Papa est décédé, il y a deux mois. Il me manque déjà. C’est bizarre comme je me sens. Je n’aurais jamais imaginé que la douleur serait encore aussi vive. Mais ce n’est pas grave ; ça me passera certainement. Il y a tellement de choses qui tournent dans ma tête, actuellement. Toutes ces réunions de famille auxquelles, j’ai dû prendre part et toutes les autres qui restent à tenir. Je sens que je vais devenir fou. La nuit dernière, nous avons passé 3h à réfléchir au débarrassage de la maison de papa en région Parisienne. Notre préavis se termine le mois prochain il faut débarrasser. Et il faudra rendre les clés de la maison. Les seuls souvenirs qui nous resteront de papa sont ses affaires. Et sur ce coup, nous ne manquons pas d’idées.
A nous les livres
Tous les trois enfants de papa auront droit à une part égale de livres. Les bouquins de philosophie, de théologie et de sociologie sont revenus de droit à Raphaël. Il est Professeur de Philosophie au lycée. Je pense qu’il les mérite bien. Pour être honnête, c’est une juste consolation pour Raphaël qui s’est habitué, au fil des années à passer de longues heures à discuter avec papa de l’actualité, de politique et de géostratégie. Tous les ouvrages classiques ont été réclamés par Boris, le Metteur en scène de la famille. S’il n’a pas été difficile de lui refuser toutes les collections de Molière, Racine, Corneille et autres légendes de la scène, il n’en a pas été, de même des écrits de Sophocle, Sartre, Aristophane et de tous ces livres qui se situent à mi chemin de la littérature et de la philosophie. Quelle galère ! Le reste des livres m’est revenu. Je n’ai rien demandé ; on m’a juste bardé de 5 cartons de livres et je n’ai rien dit.
Le sort des autres affaires de papa
Raphaël a proposé que les vêtements de papa soient offerts aux sans abris et aux pensionnaires de la maison de retraite de la rue voisine. C’est une bonne idée. Je n’y trouve point d’inconvénient ; Boris, non plus d’ailleurs. Affaire réglée. Les chaussures de papa datent d’une autre époque. des vieilleries. Honnêtement, il vaut mieux les envoyer à la déchetterie. Idem pour ces trois valises qui gisent sous son lit. Personne ne pourra les utiliser. Boris gardera les photos de famille ; le chat aussi, d’ailleurs. J’ai bien envie d’hériter de la montre muraille. Elle est si jolie et emplie de tant de souvenirs. Mais, je ne veux pas la disputer avec mes frères. Surprise ! Boris propose que je la prenne; Raphaël n’en voulait pas, de toutes façons. Je la garde, alors. Que nous reste t-il ? Pas grande chose. Les outils de jardinerie ; on les offrit au voisin. Le reste des effets à débarrasser va à la déchetterie il faut que l’on vide presto. On ne leur trouvera jamais meilleure destination.
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